Depuis la chute du mur de Berlin, le spectre d’un conflit de haute intensité sur le continent européen a semblé s’éloigner. La chute de l’Union soviétique en 1991 avait entraîné une désescalade progressive des tensions militaires entre grandes puissances, tout en reconfigurant profondément les doctrines, les formats d’armées et leschoix industriels. Priorité  était donnée à la projection de forces légères, à la lutte contre le terrorisme, aux opérations de stabilisation et à la guerre asymétrique. Réduction continue des formats militaires et professionnalisation des armées furent la traduction des « dividendes de la paix », dont les nations européennes voulurent bénéficier.