Ces dernières décennies, le progrès technique a nourri une politique d’offre toujours plus vaste pourvoyant la demande en services, confort, vitesse, consommation… Hors de nos considérations, ce progrès a entraîné en réalité une dégradation massive et accélérée de l’environnement. Je me souviens de mes débuts comme ingénieur, nous ne nous posions pas les questions que se posent aujourd’hui de nombreux diplômés sur l’impact environnemental des activités industrielles. De ce point de vue, le monde a changé. Il y a eu le temps des lanceurs d’alerte, puis celui de la prise de conscience collective avant d’en venir au temps de l’action – dans lequel nous sommes – coordonnée et complémentaire des pouvoirs publics et des entreprises pour lutter contre le dérèglement climatique.
En Europe, les codes ont changé. La croissance doit être rentable, durable et ancrée dans un nouveau référentiel scientifique qui acte la limite des ressources planétaires. L’économie doit muter, chaque secteur doit se transformer.
Mais la ligne de départ n’est pas la même pour tous. Le ferroviaire a une longueur d’avance, et c’est une chance.

Par Jean-Pierre FARANDOU
Président du groupe SNCF