Les ateliers de préparation à la publication (APP) de Gérer & Comprendre
Responsables : Hervé Dumez, Camille Toussaint, Michel Villette
Gérer & Comprendre est une revue qui s’est créée avec une identité forte. Pour être publié, un papier doit, idéalement :
• Comporter un matériau empirique riche et donnant lieu à une intrigue (Paul Veyne) ou puzzle (Andrew Abbott).
• Tester le pouvoir explicatif de cadres théoriques sur ce matériau, afin d’enrichir ces cadres théoriques grâce à lui ; ces cadres théoriques doivent être présentés de manière solide et claire en respectant le principe du rasoir d’Occam, c’est-à-dire sans besoin de rafales de références théoriques ne jouant aucun rôle dans l’analyse.
On peut prendre pour exemple (il en existe bien d’autres) l’article : SIMON F. & TELLIER A. (2013) : « Émergence de designs dominants dans l’industrie aéronautique de 1890 à 1935 : quelles leçons tirer de l’opposition entre avions monoplans et biplans ?”, Gérer et Comprendre, n° 114, décembre, pp. 48-60.
• Matériau empirique : les premiers avions sont principalement des monoplans, et c’est sur un monoplan que Blériot franchit la Manche ; au moment de la Première Guerre mondiale, les avions sont quasi tous des biplans, voire des triplans ; vers 1935, on revient au monoplan. Comment expliquer cette dynamique ? (intrigue ou puzzle).
• Cadre théorique : en théorie de l’innovation, on utilise le concept de design dominant (lorsqu’une innovation apparaît, plusieurs designs sont en concurrence, puis s’impose un design dominant) ; qu’explique ce concept dans la dynamique monoplan/biplan/monoplan ? Comment ce cas intriguant permet-il d’enrichir le concept de design dominant ?
Dans l’idéal, peut-être aurait-il fallu tester deux autres cadres théoriques et explorer leurs pouvoirs explicatifs respectifs sur le cas, mais cet article demeure un modèle de ce qui est recherché par Gérer & Comprendre.
Malheureusement, nombres d’articles soumis sont loin d’un tel modèle : le matériau empirique n’est pas particulièrement riche et intriguant (même quand le travail de terrain a été approfondi, les verbatims retenus apparaissent assez banals et ne suscitent pas une réelle intrigue) ; la discussion du matériau à la lumière des cadres théoriques apparaît artificielle et peu approfondie ; les cadres théoriques éclairent le matériau, sans que le matériau ne permette de les enrichir.
Pour aider les auteurs, Gérer & Comprendre a donc décidé de créer des ateliers de préparation à la publication (APP).
En aucun cas, les auteurs ne sont obligés de passer par un atelier : la soumission est parfaitement libre, les ateliers ne sont là que pour aider les auteurs qui le souhaitent.
Être passé par un atelier ne garantit en aucune façon que le papier sera accepté. Simplement, il aura sans doute plus de chances de l’être. Les papiers ayant été travaillés en atelier seront évalués par le comité de rédaction selon les procédures habituelles (relecture en double aveugle détaillée sur le site) sans aucun passe-droit, ce qui implique que les membres du comité de rédaction qui auraient soutenu l’élaboration d’un article ne se prononceront pas à son sujet. Les délais, qui sont un atout de la revue, ne seront pas non plus rallongés, l’atelier intervenant le cas échéant en amont lors de la rédaction.
Les responsables se réservent toute liberté pour choisir les papiers qui feront l’objet d’un travail en atelier. Un papier répondant très bien aux critères de la revue n’a pas vocation à être retenu pour un atelier, il peut être soumis directement ; un papier jugé trop éloigné de ces critères n’a pas non plus vocation à faire l’objet d’un travail en atelier. Les papiers retenus seront ceux jugés prometteurs, et qui paraîtront pouvoir bénéficier d’un travail collectif.
Les auteurs volontaires pour participer à un atelier doivent envoyer un papier court structuré de la manière suivante :
• Présentation du matériau empirique : préciser quel a été le travail de terrain ou de recueil du matériau, expliquer en quoi ce matériau est original et donne lieu à une intrigue ou puzzle.
• Présentation du ou des cadres théoriques permettant d’éclairer le matériau et d’être testés sur lui quant à leur pouvoir explicatif.
• Principaux résultats : en quoi le matériau empirique a-t-il permis d’enrichir les cadres théoriques ?
Propositions de participation à adresser à Hervé Dumez (h.dumez@orange.fr), Camille Toussaint (camille.toussaint@polytechnique.edu), Michel Villette (michel.villette@agroparistech.fr)